Du concret : il est temps de revenir à nos propositions phares

Depuis quelques temps, le Mouvement Démocrate s’est globalement trop gargarisé de principes et de déclarations d’intentions -et je ne parle pas du côté « critique systématique »- et a oublié ce qui avait fait le succès de la campagne de 2007 : du concret, du courage, de la cohérence.
Du concret dans un catalogue de mesures de gouvernement, applicables, chiffrées, ancrées dans la vie des gens et des entreprises. Du courage, car nombre de ces mesures ne sont pas agréables pour tous, et ont des conséquences sur les finances de chacun. De la cohérence, car ces mesures sont reliées entre elles par une logique opérationnelle, un but commun, un ensemble de critères communs.

Prenons comme exemple la taxe carbone : la proposition du gouvernement allait dans le bon sens, et était concrète; mais manquant d’un peu de courage, car excluant de son champ tout un ensemble d’entreprises et justement celles dont on espérait un changement à travers cette taxe; et sans cohérence, car redonnant d’un coté ce qu’elle prenait de l’autre, et manquant donc complètement son objectif incitatif. Mais au moins, avait-il tenté quelque chose. Il n’en a pas été de même d’une bonne partie du corps politique sans compter les lobbys impactés. Hélas, quand on passe au concret c-a-d au portefeuille, on voit ceux qui sont conséquents et ont le courage de leurs opinions, et ceux pour qui les mots « développement durable » ne sont qu’un attrape-électeur.

Je propose donc que nous remettions au premier plan un ensemble de mesures que nous avions déjà proposées ou du moins discutées, avec comme critères, comme but : diminuer les déficits publics et sociaux, alléger la taxation du travail et restreindre les délocalisations.

– taxe carbone intransigeante, c-a-d sans contrepartie, et à effet progressif, sur l’ensemble des matières premières non-renouvelables, transport inclus.
– tva sociale conséquente permettant d’initier un véritable transfert des charges sociales obligatoires des salaires vers l’ensemble des revenus.
– remise à plat de l’impôt sur les revenus, qui doit (re)devenir un outil de transfert de richesse, et même l’outil principal dans ce but.
– suppression des mesures sociales salariales (et autres) basées sur des seuils, dont les seuls effets sont de plomber le déficit de la Sécu et de créer une masse de bas-salariés.
– concentration des aides économiques sur les TPE/PME, et uniquement pour les phases de démarrage (2 premiers emplois)
– réforme des retraites avec fusion des régimes obligatoires, alignement sur le régime général, fiscalisation du minimum vital, et prise en compte des évolutions démographiques.
– principe fondamental sur les mandats électifs : pas plus de 2 d’affilée, pas plus de 2 en même temps. Et certains mêmes exclusifs : gouvernement, parlement national et européen.
– vote blanc : prise en compte des votes blancs dans le total des voix exprimées

Je m’arrete là, mais il y en a encore quelques unes.
Comme on peut facilement le constater, c’est tourné vers le même but sans privilégier des intérêts particuliers, compliqué a expliquer, et ça impacte tout le monde d’une manière ou d’une autre. On heurte là de front l’oligarchie économique et politique existante, les habitudes acquises, et le portefeuille de tout un chacun. On pourra contester que c’est irréaliste, impossible à faire, trop lourd, etc. Raison de plus pour nous engager !

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6 réponses à Du concret : il est temps de revenir à nos propositions phares

  1. Mamouchka dit :

    A part çà, quoi de « concret » ?

    Mamouchka.

  2. Oui, des propositions ambitieuses, on peut ajouter la suppression des niches fiscales, l’impôt sera réellement progressif.

  3. Et l’instauration d’un salaire maximum!!!

  4. Mamouchka dit :

    A défaut de salaire maximum, le vote du salaire des sociétés cotées selon des critères établis par l’ AGO puis validé par elle et non par le conseil d’administration, comme actuellement…
    Sinon, selon la vielle méthode du fondateur d’une grande banque américaine : pas plus de 20 fois le plus bas salaire…imaginez-le en chine du nord….
    Mamouchka.

  5. deguisement dit :

    Première niche fiscale; vivre de la politique.
    Mr Fillon devrait regarder où passe l’argent public comme payer tous ces élus qui comme on peut le constater à l’Assemblée Nationale ne sont pas présents ou dorment sur leur siège, le mille feuilles du Conseil Général, du Conseil régionale, des communautés d’agglomération tous ces gens que l’on paie pour rien.
    Il est plus facile de prendre au peuple.
    Savez vous que notre pays comporte plus d’élus qu’aux Etats Unis.

  6. @deguisement : « Proposition » qui n’engage que vous, et que je me garderai bien de faire pour ma part, car :
    (1) ça fleure bon le populisme : »ils » ne font rien, « ils » dorment sur leurs sièges, il y en a trop … votre critique du « vivre de la politique » ressemble beaucoup à celle du « faire de la politique ». A vous écouter, il faudrait restreindre drastiquement le nombre d’élus, et ne pas leur verser un fifrelin … mais avez-vous songé aux conséquences ?
    (2) ce n’est pas une niche fiscale, donc hors de propos comme commentaire pour ce billet

    Dans un premier temps, j’ai pensé ne pas valider votre commentaire, puis l’ai laissé pour le commenter à mon tour.

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